Etel a assis sa réputation sur la pêche thonière jusqu'en 1940. La Seconde Guerre Mondiale modifie la donne. La flottille des voiliers a vieilli. Le moteur devient indispensable. Le chalutage, qui n'était qu'un complément avant les hostilités, devient progressivement l'activité de base du port. Le passage à la motorisation s'avère difficile, tant les marins étellois restent attachés à la voile.
Si certains dundées sont motorisés, très vite une nouvelle génération de navire voit le jour: la pinasse, chalutier en bois, dont la majorité est construite localement (chantiers du Pont-Lorois). En 1946, le quartier maritime d'Etel voit le jour. Sur l'ensemble de la côte atlantique le sigle EL s'impose.
Au début des années 1960, la flottille rayonne avec 80 chalutiers dits « classiques » (relevé du chalut par le côté). Le port compte alors près de 140 unités, dont une trentaine de dundées à voiles, et des côtiers (sardiniers, ligneurs...).
Les chalutiers sont particulièrement bien équipés : chambres froides compartimentées, treuil électrique, de nouveaux instruments de navigation font leur apparition dès 1949 : goniomètre, lecteur Decca, sondeurs à bande, radars, de nouveaux chaluts, panneaux en bois et en acier, funes en acier...
A l'instar d'autres ports atlantiques, les pinasses ételloises adoptent un gaillard d'avant (proue) prononcé. Il permet d'affronter des mers difficiles (le franchissement de la barre d'Etel et les mers d'Irlande ont sans doute conforté ce choix). Ce gaillard d'avant surélevé caractérise les pinasses ételloises.
L'éloignement progressif des zones de pêche amène certains armateurs à faire construire de chalutiers classiques en acier, plus grands et plus puissants, suivant l'exemple des grands ports (Boulogne, Lorient, Concarneau).